Elissa, c’est la co-fondatrice de la marque de lingerie Noo. C'est aussi une plume délicate, sensible, parfois engagée et piquante, mais toujours juste, dont on adore lire les textes sur Instagram. On a profité de la Saint-Valentin pour lui poser 3 questions sur l'amour.
À qui dis-tu le plus je t’aime ?
À mes fils, je les abreuve de mots d’amour, beaucoup en libanais.
C’est drôle d’ailleurs car je ne parle pas arabe, mais ces mots-là, ils battent en moi. Ils m’ont été répété chaque soir enfant et c’est comme s’il s’était déposé cette couche d’amour là. Aujourd’hui j’aime mes enfants dans la langue de mes grands-parents. Comme si à travers les mots, c’est l’amour de mes grands-mères qui s’infiltrait en eux. C’est difficile à expliquer. En libanais, on aime si fort, on ne dit pas seulement mon chéri ou mon amour, on dit mon sang, mon foie, ma vie. Et je crois que je ne peux pas aimer mes fils autrement qu’en leur offrant mon corps et ma vie.
La plus belle preuve d’amour ?
La discrète, ingrate même parfois. Celle qu’il faut remarquer car elle se cache dans les détails, mais que l’on offre à l’autre de manière inconditionnelle. Celle qui s’étale comme une pommade fine et à peine perceptible pour adoucir la rugosité du quotidien. L’attention qui ne clinque pas, une clémentine que l’on décortique pour l’autre, un message qui suit un RDV important, une tasse de café brûlante qui nous attend quand on sort du lit, et même parfois simplement de l’espace et du vide parce qu’on sent que c’est ce dont l’autre à besoin.
La résilience silencieuse qui nous maintient debout, dos droit, dans les trous d’air qui frappent nos vies. C’est à mes yeux la plus belle façon de dire sans un mot que l’on aime.